Premier de l'An

Aujourd'hui, c'est le premier jour de l'Egire, donc jour férié. Nous en avons profité pour retourner dans la vieille ville. Nous avons eu la chance d'avoir un de nos gardes qui parlait français. Nous nous sommes enfoncés dans les ruelles, loin des zones marchandes. Je vais le redire mais c'est une ville magnifique. Comme dirait Didier, il faut acheter une vieille maison et dans 20 ans, elle vaudra de l'or. Comme ceux qui ont investi à Marrakech il y a 20 ou 30 ans quand les riads tombaient en ruine. Certes aujourd'hui, ce n'est pas l'endroit rêvé pour une villégiature mais qu'en sera-t-il à l'avenir ? Ce n'est pas pour rien que la ville est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. (je me répète, non ?).  

Nous avons commencé par faire l'acquisition de lampes traditionnelles yéménites. (pas pour nous, mais on y retournera...) Ce sont deux bases en métal (argent, cuivre..) plus ou moins travaillées reliées entre elles par un ressort recouvert de tissu. Ça se plie. Il y en a de toutes les tailles. Autrefois, elles étaient utilisées avec des bougies. Mais vu le manque d'électricité, elles doivent reprendre du service. Ce sont de beaux objets. Nous avons aussi vu des colliers en corail, une tradition ici, mer rouge oblige. Mais le vrai vieux corail vaut cher. Du moins pour nous. A titre indicatif, c'est 22 $ le gramme. Le collier qui me plaisait vaut 2000 $ soit environ 1400 €. On prendra les commandes si certaines ont envie d'un collier rouge-rosé. La photo dessous vous montre une belle panoplie de djambias.

Après nos achats, on a tourné à droite, ou à gauche, ou le contraire et de rues en rues, de vielles maisons en vieilles maisons, certaines restaurées, d'autres près de tomber, nous avons fait une grande promenade, nez en l'air, au risque de trébucher sur les nombreux obstacles qui jalonnent les chaussées. Parfois une moto roulant à mon avis bien trop vite compte tenu de la largeur des rues et des encombrements, nous obligeait à nous coller aux murs. Et, au milieu de tout cela, des jardins. Ils sont plutôt à l'abandon, il n'y a pas d'eau, mais ils ouvrent de belles perspectives.

Autrement, la vie coule doucement. Un peu plus de sorties car dans l'ensemble la situation a l'air de se calmer depuis la démission du président. Pour autant, rien n'est réglé car son fils reste à la tête des armées ce que refusent les manifestants. Attendre et voir.

A l'école, le rythme de croisière est pris. Mes élèves comprennent de mieux en mieux mes consignes. Heureusement car mon assistante maternelle est absente. Pas de traduction possible. Je suis obligée de revoir ma façon de procéder. J'ai trouvé beaucoup de documentations sur le fait d'intégrer un enfant non francophone dans une classe, mais rien sur le fait d'enseigner à toute une classe de non francophones quand on parle pas la langue des enfants et qu'on n'est pas en France !!! Pour ces petits bouts, pas évident de comprendre l'intérêt de parler une langue que personne ne parle autour d'eux !! Mettez vous à leur place. Et bien, ils y arrivent.

Là dessus , je vous dis Tchao pour ce soir, bise à tous.